À quoi ressemblait la Seine au XVIIIe siècle ? Avec ses rives de sable, ses ports animés et ses ponts chargés de maisons, elle était au cœur de la vie des Parisiens. Une équipe de chercheuses a fait revivre les histoires des riverains de la Seine grâce à des reconstitutions sonores historiquement documentées.

Ils sont tripiers, marchands ambulants, passagers du bac ou encore blanchisseuses. Ces voix, ce sont celles des Parisiens du XVIIIe siècle, dont le quotidien était rythmé par un même courant : celui de la Seine. Cet été, dans le décor du Paris d’aujourd’hui, ces personnages vont reprendre vie, non pas sous les yeux, mais dans les oreilles des promeneurs, grâce à un projet mené par une historienne et une sociologue.

Un parcours ponctué par 19 récits, va permettre de se plonger dans la vie du fleuve, à l’époque artère sociale et commerçante de la capitale.

Un voyage dans le temps sonore, qui trouve son origine dans la mémoire de papier de la ville de Paris.

Plans d’urbanisme, dépôts de plaintes, rapports de police : autant de documents administratifs entreposés sur des kilomètres de rayonnages, et qui racontent à leur manière un pan de l’histoire de Paris.

C’est dans ce labyrinthe de sources et de manuscrits, que commence pour les chercheurs la gigantesque enquête pour tenter de retrouver l’histoire de ceux qu’ils ont baptisés les gens de la Seine.

 Isabelle Backouche, historienne spécialisée dans l’histoire urbaine, a reconstitué au fil de ses recherches la vie du peuple de Paris au XVIIIe siècle.

Grâce aux problématiques quotidiennes exprimées dans ces documents d’archives, elle a brossé le portrait de 19 Parisiens dont la vie dépendait directement du fleuve.

Une façon de peindre la grande histoire de Paris à travers la petite. Chaque récit met en scène un service que le fleuve rendait à la population.

Pour faire partager ces découvertes aux Parisiens d’aujourd’hui, les chercheurs ont imaginé un outil surprenant : le module sonore.

Venue de la publicité, Michèle Cohen a eu pour mission de donner vie aux Parisiens d’autrefois. Elle s’est entourée d’un ingénieur du son et d’une réalisatrice pour mettre au point les 19 modules sonores.

Grâce à la voix de comédiens, à des sons d’ambiance et à quelques bruitages, ils sont parvenus à créer l’illusion du XVIIIe siècle dans les oreilles de l’auditeur.